Le déroulement d´une partie de poker courchevel se distingue de celui de l´Omaha par les premières cartes distribuées qui sont au nombre de 5 au lieu de 4. Avant même de poster les blinds, la première carte du flop se dévoile d´autant plus. Par conséquent, tous les joueurs peuvent, d´emblée, voir l´allure du flop à venir et juger du potentiel de leurs mains. Puis, le courchevel prend un air d´Omaha d´autant qu´il sera nécessaire, durant le showdown, de présenter deux des cinq cartes initiales auxquelles se combinent trois des cinq cartes du board. La décision d´un joueur peut alors sembler toute tracée, mais le courchevel peut réserver quelques surprises, nous amenant à scruter les petites astuces et les points essentiels à retenir.
Les mesures à prendre au préflop
Les doubles paires, les brelans ainsi que les suites et les couleurs sont légion au poker courchevel, contrairement au texas hold´em. En effet, ces combinaisons se réalisent bien plus souvent en raison du nombre élevé à disposition de chaque joueur qui se dénombre entre 5 et 9 durant tout le jeu. Par conséquent, les possibilités d´arrangement des cartes se voient multipliées. De ce fait, le courchevel, au même titre que l´Omaha d´ailleurs, est un jeu à grand suspens jusqu´à son dénouement.
Armé d´une main de premier ordre, il est facile de se décider à poursuivre la partie. En effet, deux de vos cinq cartes initiales seulement vous seront utiles, mais il faut tout de même que l´ensemble vous permette des possibilités aussi intéressantes les unes comme les autres. À titre d´exemple, AKs AKs Q (À et K assortis) reste la main de départ la plus intéressante. Il s´en suit 29 autres mains à la tête du classement des jeux. Toutefois, la force des combinaisons demeure réduite au poker courchevel, car une main s´améliore très rapidement dans cette variante. À cet effet, bon nombre de joueurs expérimentés jouent la plupart des mains, même de moindre qualité. Pour les débutants, il faut trier le jeu de départ, jouer serré et protéger ces mains par des relances très agressives dès le préflop afin de faire plier un maximum d´adversaires à ce stade du jeu.
Au flop, au tournant et à la rivière
Le flop se dévoile en partie en début de partie et il est évident que les bons jeux en perspective voudront voir les deux cartes communautaires restantes. Il importe que vous vous entraîniez à analyser ce premier tableau en lisant toutes les combinaisons intéressantes qu´offre la situation. Par exemple, une main initiale AQs KQs J avec un flop Q-T9 vous donne d´abord un brelan de dames en préflop, puis une suite KJ QT9 au flop. Cette suite est la meilleure qui puisse se former et on l´appelle souvent suite max. Au cas où un de vos concurrents parviendrait à en constituer une autre, vous le dominez et pourtant, il se peut qu´il insiste en croyant détenir le meilleur jeu. De ce fait, il faut porter une attention particulière aux combinaisons max offertes par le flop et abandonner si aucune d´entre elles ne vous appartient.
Au tournant, de même qu´à la rivière, le tableau peut énormément varier les possibilités, voire dégrader considérablement vos chances de gain. Seule l´analyse des cartes de communauté et de leur potentialité à former un jeu max vous permet d´estimer cette situation. En tout cas, il faut se dire qu´une paire exposée dans ce tableau donne de fortes chances à un participant de réaliser un full house, au moins un brelan.
Par ailleurs, trois cartes de rangs successifs ou de même couleur sur le board supposent respectivement la réalisation d´une suite et d´une couleur. Si un flop ou un tableau quelconque apparaît, les mains pourvues de cartes hautes seront toujours privilégiées. Par extension, un tableau composé de petites valeurs peut vous faire gagner énormément d´argent surtout s´il ne peut pas améliorer une main de départ potentiellement dangereuse. En effet, son propriétaire aura de la difficulté à s´en défaire et persistera jusqu´aux termes du coup.
Rester dans la partie ou arrêter
Vu l´extrême variabilité du jeu dans une partie de courchevel, une main forte peut finalement perdre. Il se peut également que la chance offre la victoire à un autre joueur face à un pot qui vous est quasiment acquis. La maîtrise de soi en toute circonstance doit vous permettre de résister sereinement à une telle situation et éviter de vous mettre en tilt, en d´autres termes de poursuivre la partie tout en étant en colère à tel point de gâcher des jetons pour vous venger. À termes, il ne vous restera plus rien dans ce cas. Ainsi, il est bon de savoir s´arrêter surtout à ces moments-là.
Il n´est pas nécessaire d´attendre une telle période de faiblesse, car dès qu´une baisse de régime se ressent ou que vous commencez à jouer à un niveau inférieur au vôtre, vous avez intérêt à suspendre votre session et la reprendre ultérieurement. En tout cas, le bluff ne doit pas être utilisé comme une manoeuvre de la dernière chance, surtout au courchevel. Il doit plutôt se construire tout au long d´une session de telle sorte que vos adversaires ne puissent pas détecter votre bluff par la variation de votre façon de jouer, tantôt agressive et tantôt suiveuse, mais tout en ne jouant pas sur toutes les mains.